-
Et je sais que c'est en vain que je mords un sein
Que j'embrasse une épaule, que ma peau se frotte et frôle
Et je sais que c'est en vain que mille fois je replonge
Sans jamais me mouiller, sans jamais me noyer.
Et je sais que c'est en vain que je dévore la route
Pour chaque soir étaler mes croûtes.
Mais tu n'es pas dans la salle
C'est sur une autre scène
Que tu déballes tes oripeaux et ton pipeau
Et je sais que c'est en vain, y a plus que des villes
Sans fleuve, des pays sans femme et sans chien,
Y a plus que des ports sans voile et des métros sans bouche
J'ai oublié ton numéro
Mais pas celui qu'on faisait tous les deux
J'aurais beau chercher une voix sans traverses
Un chemin sans l'enfer
J'aurais beau courir plus vite que mon corps
Et trouver une mort sans cimetière
J'aurais beau chercher des journées sans remords
Et des boules sans qui-est-ce ?
J'aurais beau lutter sans forces
Et abandonner avec violence
Je sais que c'est en vain
Depuis toi je n'aime rien.
votre commentaire -
Ça fait des heures que tu l'attends
T'as mal aux os, t'as mal au dos
Tu transpires, c'est pas parce qu'il fait chaud
Et tu trembles, c'est pas parce que t'as froid
Et tu l'attends le salaud
Il prend son temps
Il sait qu'il aura ton argent
Tu ferais n'importe quoi
Pour l'avoir ton petit képa1
Tu voudrais la sentir déjà au creux de ton bras
La femme de ceux qui n'en ont pas
Tu le vois venir de loin
C'est ton soleil qui revient
Avec sa sale petite gueule d'enculé
C'est sûr que, ce mec-là, il va t'arnaquer
Mais, déjà tu flippes2 comme un chien
De peur qu'il te dise qu'il n'a rien
Et quand il tend sa merde avec mépris
Tu vas même jusqu'à lui dire merci
Tu cours dans une sanisette
Et là pour toi c'est la fête
Et là avec l'eau de la cuvette
Tu prépares ta petite dinette
Et quand enfin tu plantes ton pieu
Dans ton bras devenu noueux
Et que le rouge se mêle au blanc
C'est la fin du tourment
Tu la sens maintenant au creux de ton bras
La femme de ceux qui n'en ont pas
Et tu piques du zen3 dans la rue
Et déjà tu te souviens même plus
Qui t'étais avant, du temps où t'avais des couilles
Où t'étais fier, du temps où t'avais même
T'avais même des rêves
Et tu piques du zen dans la rue
J'ai comme envie de te botter le cul
Mais j'ai bien trop peur de te casser en deux
Tellement que t'as l'air d'un petit vieux
Emmène-la au creux de ton bras
La femme de ceux qui n'en ont pas
Elle est vieille ta femme
Elle est trop vieille pour toipour ceux qui on pas capter , la femme c'est la drogue .
votre commentaire -
Allô Paris il est si tard
Les doigts collés au combiné
Je relance encore avec l'espoir
De te parler j'ai beau savoir
Que ça me fout le cafard
Je peux pas m'empêcher d'y croire
La nuit sonne ses derniers coups
J'irai jusqu'au bout
J'aurais voulu quelque chose de bien
J'aurais voulu que tu me dises viens
Et là debout sur le trottoir
Comme chaque soir je te raconte
L'histoire des larmes de rue
Dans les bars qui puent les regards moisis
Et les corps meurtris
Allô Paris tout est fini
Et putain Je suis fatigué
J'aurais voulu quelque chose de bien
J'aurais voulu que tu me dises viens
Allô Paris tout est fini
Tu m'as tout pris même l'envie
Tu ne te souviens plus de rien
Tu oublies un peu plus chaque matin
Ta mémoire coule le long des trottoirs
En noyant mon désir dérisoire
J'aurais voulu tout est fini
J'aurais voulu
Tout est foutu
Allô paris
J'aurais voulu
votre commentaire -
Tes parents ce sera peut-être
Des professeurs de lettres
Branchés sur France Inter
Et qui votent pour Les Verts
Chez tes parents dans ce cas-là
Y aura Télérama
Un album sur Colette
Et le chauffage à dix-sept
Mais tes parents si ça tombe
Aiment bien faire le tour du monde
Aller dans les pays chauds
Et ramener des diapos
Pour Noël si ça se trouve
J'aurais un bouquin sur le Louvre
Si ça se trouve tes parents
Sont un tout petit peu chiants
Je suis prêt à tout accepter
Figaro Madame ou Libé
Je suis prêt à faire des concessions
Manger de la cervelle de mouton
Je suis prêt à tout pour que ça passe
Caresser leur chien dégueulasse
Supporter toute la Traviata
Et même regarder Thalassa
Mais tes parents pourquoi pas
Font du ski dans le Jura
Cinquantaine ils s'éclatent
A l'avant du quatre-quatre
Si tes parents nous traînaient
Faire du golf au Touquet
Peut-être que tes parents
On les verrait pas souvent
Mais tes parents c'est probable
Le samedi jouent au scrabble
Ils viennent juste de s'inscrire
Dans la chorale de Riquewihr
Tes parents au café
Commandent un quart Perrier
Tes parents c'est peut-être
Des gens à la retraite
Je suis prêt à tout accepter
Figaro Madame ou Libé
Prêt à trahir mes convictions
Manger des huîtres au réveillon
Je suis prêt à tout pour que ça passe
Dire du mal du voisin d'en face
Supporter les Opel Vectra
Et même regarder Thalassa
Parlé
Et tes parents c'est peut-être des gens biens
Qui regardent les soirées spéciales Joe Dassin
Et puis qui disent : "Ben non tant pis on fera la vaisselle demain matin"
Avec ta mère qui veut toujours qu'on rapporte les restes de la blanquette
Quand on rentre le dimanche soir à la Porte Champerret
Et puis ton père qui me demande :
"Alors Vincent ! Quand est-ce que vous faites un disque ?"
Je suis prêt à tout pour que ça passe
Caresser leur chien dégueulasse
Ouvrir les boites de Canigou
Chloé m'a tellement parlé de vous
Chloé m'a tellement parlé de vous
votre commentaire -
Des horoscopes et puis des tests
Supplément minceur les bons plans
C'est à peu près tout ce qu'il reste
De toi dans cet appartement
La question avez-vous déjà
fait souffrir votre partenaire
A obtenu la réponse A
Je n'arrive pas trop à m'y faire
Et le soir sous les abats jours
En faisant des miettes de Savane
Sur le canapé en velours
Je relis Cosmopolitan
Et le soir à la nuit tombée
En refroidissant mes tisanes
En tailleur sur le canapé
Je relis Cosmopolitan
Sophia 30 ans publicitaire
Estime que les hommes sous estiment
L'importance des préliminaires
Les femmes ne sont pas des machines
Scorpions malgré ses beaux discours
Eloignez-vous du prince charmant
C'est une période difficile pour
Les natifs du deuxième décan
Et le soir sous les abats jour
En faisant des miettes de Savane
Sur le canapé en velours
Je relis Cosmopolitan
Et le soir à la nuit tombée
En refroidissant mes tisanes
En tailleur sur le canapé
Je relis Cosmopolitan
Le père de famille idéal
Est Jean Reno Alain Chabat
Christophe Lambert Jean Hugues Anglade
Je n'aurais pas cru ça de toi
Est il selon vous nécessaire
D'entretenir de bons rapports
Avec un ancien partenaire
Je ne suis pas tout à fait d'accord
Et le soir sous les abats jours
En faisant des miettes de Savane
Sur le canapé en velours
Je relis Cosmopolitan
Et le soir à la nuit tombée
En refroidissant mes tisanes
En tailleur sur le canapé
Je relis Cosmopolitan
Sous les abats jours...
votre commentaire