• Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
    Sur les ruines d'un champs de bataille
    Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
    Si j'avais été Allemand?

    Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance
    Nourri de rêves de revanche
    Aurais-je été de ces improbables consciences
    Larmes au milieu d'un torrent

    Si j'avais grandi dans les docklands de Belfast
    Soldat d'une foi, d'une caste
    Aurais-je eu la force envers et contre les miens
    De trahir: tendre une main

    Si j'étais née blanche et riche à Johannesburg
    Entre le pouvoir et la peur
    Aurais-je entendu ces cris portés par le vent
    Rien ne sera comme avant

    On saura jamais c'qu'on a vraiment dans nos ventres
    Caché derrière nos apparences
    L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau
    Ou le pire ou le plus beau?
    Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau
    S'il fallait plus que des mots?

    Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
    Sur les ruines d'un champs de bataille
    Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
    Si j'avais été Allemand

    Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
    D'avoir à choisir un camp.


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  • Là-bas
    Tout est neuf et tout est sauvage
    Libre continent sans grillage
    Ici, nos rêves sont étroits
    C'est pour ça que j'irai là-bas

    Là-bas
    Faut du cœur et faut du courage
    Mais tout est possible à mon âge
    Si tu as la force et la foi
    L'or est à portée de tes doigts
    C'est pour ça que j'irai là-bas

    N'y va pas
    Y a des tempêtes et des naufrages
    Le feu, les diables et les mirages
    Je te sais si fragile parfois
    Reste au creux de moi

    On a tant d'amour à faire
    Tant de bonheur à venir
    Je te veux mari et père
    Et toi, tu rêves de partir

    Ici, tout est joué d'avance
    Et l'on n'y peut rien changer
    Tout dépend de ta naissance
    Et moi je ne suis pas bien né

    Là-bas
    Loin de nos vies, de nos villages
    J'oublierai ta voix, ton visage
    J'ai beau te serrer dans mes bras
    Tu m'échappes déjà, là-bas

    J'aurai ma chance, j'aurai mes droits
    N'y va pas
    Et la fierté qu'ici je n'ai pas
    Là-bas
    Tout ce que tu mérites est à toi
    N'y va pas
    Ici, les autres imposent leur loi
    Là-bas
    Je te perdrai peut-être là-bas
    N'y va pas
    Mais je me perds si je reste là
    Là-bas
    La vie ne m'a pas laissé le choix
    N'y va pas
    Toi et moi, ce sera là-bas ou pas
    Là-bas
    Tout est neuf et tout est sauvage
    N'y va pas
    Libre continent sans grillage
    Là-bas
    Beau comme on n'imagine pas
    N'y va pas
    Ici, même nos rêves sont étroits
    Là-bas
    C'est pour ça que j'irai là-bas
    N'y va pas
    On ne m'a pas laissé le choix
    Là-bas
    Je me perds si je reste là
    N'y va pas
    C'est pour ça que j'irai là-bas

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  • On ne change pas
    On met juste les costumes d'autres sur soi
    On ne change pas
    Une veste ne cache qu'un peu de ce qu'on voit
    On ne grandit pas
    On pousse un peu, tout juste
    Le temps d'un rêve, d'un songe
    Et les toucher du doigt
    Mais on n'oublie pas
    L'enfant qui reste, presque nu
    Les instants d'innocence
    Quand on ne savait pas
    On ne change pas
    On attrape des airs et des poses de combat
    On ne change pas
    On se donne le change, on croit
    Que l'on fait des choix
    Mais si tu grattes là
    Tout près de l'apparence tremble
    Un petit qui nous ressemble
    On sait bien qu'il est là
    On l'entend parfois
    Sa rengaine insolente
    Qui s'entête et qui répète
    Oh ne me quitte pas
    On n'oublie jamais
    On a toujours un geste
    Qqui trahit qui l'on est
    Un prince, un valet
    Sous la couronne un regard
    Une arrogance, un trait
    D'un prince ou d'un valet
    Je sais tellement ça
    J'ai copié des images
    Et des rêves que j'avais
    Tous ces milliers de rêves
    Mais si près de moi
    Une petite fille maigre
    Marche à Charlemagne, inquiète
    Et me parle tout bas
    On ne change pas, on met juste
    Les costumes d'autres et voilà
    On ne change pas, on ne cache
    Qu'un instant de soi
    Une petite fille
    Ingrate et solitaire marche
    Et rêve dans les neiges
    En oubliant le froid
    Si je la maquille
    Elle disparaît un peu,
    Le temps de me regarder faire
    Et se moquer de moi
    Une petite fille
    Une toute petite fille


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  • Tout comme son père le petit Jean-Pierre
    Était un fan un fan de Superman
    Il collectionnait toutes les bandes dessinées
    Où il pouvait voir son héros voler comme un oiseau
    Jean-Pierre devait avoir huit ans hier
    Et ses parents en étaient tellement fiers
    Qu'ils décidèrent de faire pour son anniversaire
    Un voyage éclair à New York la ville de Superman

    De leur chambre d'hôtel au cinquantième étage du Wilder
    La vue était si belle que leur première soirée
    Ils la passèrent à regarder les lumières de Manhattan
    Le lendemain ils marchèrent sur Broadway
    Main dans la main comme dans un conte de fée
    Et dans un magasin où l'on vendait de tout et de rien
    Jean-Pierre se fit offrir par son père un costume de Superman

    Dès ce soir là il voulut le porter comme pyjama
    Pour pouvoir mieux rêver
    Mais quand ses parents se furent endormis
    Tout près de lui dans le grand lit
    Il se leva sans bruit il ouvrit la fenêtre
    Et quand il vit soudain apparaître les lumières de Manhattan
    Il voulut s'envoler dans la nuit étoilée comme un oiseau qui plane
    C'est justement hier qu'on a porté en terre Jean-Pierre
    Le fils de Superman


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  • Je me sens si seul ce soir
    Tu es là pourtant dans mon lit, dans ma nuit
    Je f'rais mieux d'me coucher contre ton corps
    Au lieu d'rester là à fumer encore et encore
    Mais tu sais, pour moi
    Y a des choses simples qui n'le sont pas...
    Et c'est toujours quand tu dors
    Que j'ai envie de te parler
    C'est toujours quand tu dors
    Que moi j'dors pas
    Comme un lamentin qui s'lamente
    Dans les eaux troubles du manque
    J'ai la mort aux trousses qui me fout les foies
    Qui me hante, qui me tente
    Qui me vante son antre
    Et combattant immobile
    J'écoute bouillir mon sang, ma bile
    Et battre à mes tempes
    Le décompte du temps
    Et c'est toujours quand tu dors
    Que j'ai envie de te parler
    C'est toujours quand tu dors
    Que j'veux pas crever...
    Et la nuit s'éternise
    Et moi j'penche comme la tour de Pise
    Fatigué sur un dernier dessin
    Encore un qui raconte que j'me sens pas bien
    Alors j'ai sommeil, mais j'veux pas dormir
    Alors je veille, je sais qu'un jour tu vas partir...
    Parceque c'est toujours quand tu dors
    Que j'ai envie de te parler
    C'est toujours quand tu dors
    Que moi j'dors pas
    Et le bleu du p'tit matin me délivre enfin
    Et je fume mon dernier joint
    Et c'est déjà demain...


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