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On ne change pas
On met juste les costumes d'autres sur soi
On ne change pas
Une veste ne cache qu'un peu de ce qu'on voit
On ne grandit pas
On pousse un peu, tout juste
Le temps d'un rêve, d'un songe
Et les toucher du doigt
Mais on n'oublie pas
L'enfant qui reste, presque nu
Les instants d'innocence
Quand on ne savait pas
On ne change pas
On attrape des airs et des poses de combat
On ne change pas
On se donne le change, on croit
Que l'on fait des choix
Mais si tu grattes là
Tout près de l'apparence tremble
Un petit qui nous ressemble
On sait bien qu'il est là
On l'entend parfois
Sa rengaine insolente
Qui s'entête et qui répète
Oh ne me quitte pas
On n'oublie jamais
On a toujours un geste
Qqui trahit qui l'on est
Un prince, un valet
Sous la couronne un regard
Une arrogance, un trait
D'un prince ou d'un valet
Je sais tellement ça
J'ai copié des images
Et des rêves que j'avais
Tous ces milliers de rêves
Mais si près de moi
Une petite fille maigre
Marche à Charlemagne, inquiète
Et me parle tout bas
On ne change pas, on met juste
Les costumes d'autres et voilà
On ne change pas, on ne cache
Qu'un instant de soi
Une petite fille
Ingrate et solitaire marche
Et rêve dans les neiges
En oubliant le froid
Si je la maquille
Elle disparaît un peu,
Le temps de me regarder faire
Et se moquer de moi
Une petite fille
Une toute petite fille
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Tout comme son père le petit Jean-Pierre
Était un fan un fan de Superman
Il collectionnait toutes les bandes dessinées
Où il pouvait voir son héros voler comme un oiseau
Jean-Pierre devait avoir huit ans hier
Et ses parents en étaient tellement fiers
Qu'ils décidèrent de faire pour son anniversaire
Un voyage éclair à New York la ville de Superman
De leur chambre d'hôtel au cinquantième étage du Wilder
La vue était si belle que leur première soirée
Ils la passèrent à regarder les lumières de Manhattan
Le lendemain ils marchèrent sur Broadway
Main dans la main comme dans un conte de fée
Et dans un magasin où l'on vendait de tout et de rien
Jean-Pierre se fit offrir par son père un costume de Superman
Dès ce soir là il voulut le porter comme pyjama
Pour pouvoir mieux rêver
Mais quand ses parents se furent endormis
Tout près de lui dans le grand lit
Il se leva sans bruit il ouvrit la fenêtre
Et quand il vit soudain apparaître les lumières de Manhattan
Il voulut s'envoler dans la nuit étoilée comme un oiseau qui plane
C'est justement hier qu'on a porté en terre Jean-Pierre
Le fils de Superman
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Je me sens si seul ce soir
Tu es là pourtant dans mon lit, dans ma nuit
Je f'rais mieux d'me coucher contre ton corps
Au lieu d'rester là à fumer encore et encore
Mais tu sais, pour moi
Y a des choses simples qui n'le sont pas...
Et c'est toujours quand tu dors
Que j'ai envie de te parler
C'est toujours quand tu dors
Que moi j'dors pas
Comme un lamentin qui s'lamente
Dans les eaux troubles du manque
J'ai la mort aux trousses qui me fout les foies
Qui me hante, qui me tente
Qui me vante son antre
Et combattant immobile
J'écoute bouillir mon sang, ma bile
Et battre à mes tempes
Le décompte du temps
Et c'est toujours quand tu dors
Que j'ai envie de te parler
C'est toujours quand tu dors
Que j'veux pas crever...
Et la nuit s'éternise
Et moi j'penche comme la tour de Pise
Fatigué sur un dernier dessin
Encore un qui raconte que j'me sens pas bien
Alors j'ai sommeil, mais j'veux pas dormir
Alors je veille, je sais qu'un jour tu vas partir...
Parceque c'est toujours quand tu dors
Que j'ai envie de te parler
C'est toujours quand tu dors
Que moi j'dors pas
Et le bleu du p'tit matin me délivre enfin
Et je fume mon dernier joint
Et c'est déjà demain...
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Et j'avais le sacré cœur gros comme ça et j'avais
le sacré cœur qui palpitait tout bas je savais même
pas pourquoi j'ai demandé aupassants s'il avait été heureux
un court instant mais les touristes ne sont pas
tristes Ils te font des sourires gentils un peu gènés
mais très polis mais des fois va savoir pourquoi alors
que tout Paris t'ouvre les bras tu te retrouves collé
sur un pavé avec un sacré cœur gros comme toi et
même ces femmes tout autour de toi qui viennent du monde
entier pour te mater d'un regard qui fuit dans leurs
fantasmes d'un Pigalle remplit d'apaches du Belfégor
de la pyramide et la main de leur sœur dans
la culotte du pont de l'Alma et même ces femmes de
toutes les couleurs ne t'arrachent pas de cette torpeur
Qui t'es venue tu sais même plus d'où et qui te colle là
Partout quand des fois va savoir pourquoi alors que tout
Paris t'ouvre les bras tu t' retrouves collé sur un pavé
avec un sacré cœur gros comme ça et c'est pas pour
Ça que je vais aller courir dans le lit de la seine pour y
Dormir pas pour ça que je vais aller chialer dans la
cour d'un ancien trop ancien amour
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Je me réveille et plane sur mes rêves
Les cadavres debout de mes amis d'enfance
Et je me réveille dans l'éther acide de la mort
Qui ronge ma peau, mon moral
On y passera tous
Les petits lutins de ma mémoire
Mes compagnons d'histoire
Qui me dira pourquoi.
Etions-nous si méchants
Qu'on doive le payer si chèrement
Etions-nous vraiment de trop
Que cette vie nous efface si tôt
Qui a choisi pour nous
De nous mettre tous dans le même trou
Tous avant l'heure
Et chaque matin je me réveille
Avec dans la sueur
De ma nuit froide et pénétrante
Le cadavre de l'enfant que je fus hier
Encore naïf et romantique
A croire encore que la mort est un jeu
A croire encore que je suis le plus fort!
Mais Raoul et Cathy dansent
Le tango désarticulés dans la tourmente
Pantins de glace, miroirs de mon destin
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